Coups de Cœur·Livres

Surtout ne te retourne pas, de Maïssa Bey

64_image_1_110207041516Editions Barzakh,

2005,

208 pages.

 

C’est l’histoire d’une jeune fille qui disparaît peu après un séisme. C’est l’histoire d’un peuple meurtri par un tremblement de terre qui a eu pour conséquence de lourdes pertes humaines et matérielles (il y a exactement 13 ans, le 21 mai 2003, Boumerdès et les environs d’Alger).

C’est l’histoire d’hommes et surtout de femmes qui tentent de se reconstruire face à l’inimaginable.

Elle s’appelle Amina, mais elle pourrai s’appeler tout autrement. Elle s’appelle Amina, mais qui est-t-elle ? À la recherche d’elle-même, elle rencontre sur son chemin des personnages très attachants et ensemble ils tentent de faire face au dénuement et à la précarité.

Ce roman traite d’une multitude de sujets, à la tête desquels on peut retenir : la condition des rescapés/réfugiés et celle des femmes dans une société traditionnelle, l’identité, la filiation, la mémoire, le sentiment de culpabilité et l’amour.

J’ai ouvert ce livre sans grande conviction (quatrième livre que je lis de cette écrivaine, même si son style m’a depuis longtemps convaincue, le sujet du séisme ne m’emballai pas du tout). Mais la plume et l’histoire m’ont enchantée. La tournure que prennent les événements m’a beaucoup surprise et je suis restée bouche bée en refermant le livre, n’arrivant à formuler que des « Waou » successifs. En définitive, cette lecture est l’un des plus grands coups de cœur que j’ai eu durant ma vie de lectrice.

Ce livre est à mon sens exceptionnel. Tragique, sans jamais tomber dans le pathétique. Bouleversant, sans jamais verser dans le mélodramatique. Beau, merveilleux, magnifique… sublime ! Maïssa Bey décrit les lieux, les personnages et leurs sentiments dans un style incisif, à la fois cru et poétique, avec une parfaite économie des mots.

Il est aussi paru aux Editions de l’Aube.

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